L’UPFJ saisit le CSA suite à un documentaire diffusé sur Arte

CSA

Monsieur Le Président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel,

Le 24 avril 2018, la chaîne Arte a diffusé un documentaire en deux parties intitulé « Une terre deux fois promises ».

Ce documentaire affirme être un travail journalistique « limpide et mesuré, qui bannit la polémique au profit de la compréhension ».

Or, après visionnage, il ressort que ce documentaire constitue un outil de propagande politique antisioniste.

Le documentaire commence par dénoncer le « mythe de la terre désertique ». Au début du siècle, selon Amneh Badran, « la mariée était belle mais elle était déjà mariée ». Il s’agit là d’une prise de position politique et polémique indiquant que la terre d’Israël appartenait déjà à quelqu’un avant la fondation de l’Etat hébreu. Mais à qui ?

Selon Shlomo Sand , la déclaration Balfour de 1917 serait « la déclaration d’un colonialiste qui offre à quelqu’un un cadeau qui ne lui appartient pas ».

Dans le camp des vaincus à l’issue de la Première Guerre Mondiale, l’Empire Ottoman a été démantelé par les traités de paix. Le Proche-Orient a alors été administré par les Puissances Occidentales. Les Accords secrets Sykes-Picot signés en 1916 ont attribué la Palestine aux Britanniques.

Dans ces conditions, avec qui la mariée était-elle déjà mariée ? L’Empire Ottoman ou les Britanniques ? N’en déplaise à Shlomo Sand, en tant qu’administrateurs, les Britanniques étaient juridiquement fondés à envisager favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer National pour les Juifs.

Lors de la première phase de la guerre israélo-arabe en 1947, selon Shlomo Sand, ce serait la Haganah qui aurait été l’agresseur, accusant l’armée d’avoir « tout fait pour faire pression sur eux, pour leur faire peur, pour qu’ils s’en aillent, à l’aide de tirs pendant la nuit, de passages de véhicules militaires pour les terroriser ».

De son côté, Amira Hass affirme qu’on aurait proposé à ses parents un logement vide à Jérusalem appartenant à des réfugiés palestiniens. Cette déclaration invérifiable vise à faire croire que les Juifs auraient volé les maisons des Palestiniens prétendument expulsés par la Haganah.

D’après Nurit Peled-Elhanan, Israël enseignerait actuellement à ses enfants au sujet du massacre de Deir Yassin que « c’est vraiment triste qu’ils soient morts, mais ce n’est pas si important, ce qui est important c’est qu’on ait un pays ». Là encore, cette affirmation gratuite laissant penser que la vie des Palestiniens ne compte pas aux yeux des Israéliens, est de nature à faire monter la haine du téléspectateur contre les Juifs en général.

Concernant la deuxième phase de la guerre israélo-arabe de 1948, Shlomo Sand l’affirme : « ils ont été mis dans des camions entre Haïfa et Tel Aviv, presque tous les habitants des villages ont été expulsés ».

Dès lors, comment la présence de 1,5 million d’Arabes Israéliens en Eretz est-elle possible actuellement ?

La qualité du travail journalistique atteint son paroxysme lorsque Amneh Badran déclare : « Quelqu’un qui a vécu la Nakba m’a raconté, en sortant nous avons trouvé des bateaux qui nous attendaient sur les plages de Jaffa pour partir. Ces bateaux étaient venus seuls ? » s’interroge-t-elle.

Quelqu’un lui a dit que..

Ce documentaire a au moins le mérite de démontrer que l’expulsion des populations locales n’est rien d’autre qu’une rumeur. C’est uniquement sur les consignes des Etats arabes que ces populations ont décidé de quitter d’elles-mêmes la Palestine.

Nurit Peled-Elhanan fait ensuite passer David Ben Gourion pour un racialiste affirmant que : « Ben Gourion avait demandé aux femmes de faire beaucoup d’enfants, mais finalement celles qui ont mis au monde pleins d’enfants ne sont pas celles dont il voulait la progéniture ». Le fondateur de l’Etat d’Israël serait donc un racialiste selon cette dame. En effet, quoi de plus normal pour un Etat raciste d’avoir un fondateur racialiste ?

Le documentaire tente également de démontrer que la Guerre des Six Jours est un acte d’agression de nature complotiste de l’Etat d’Israël contre ses voisins arabes.

Pourtant, avec la réoccupation militaire du Sinaï par l’Egypte, les appels du Caire et du leader palestinien Ahmed Choukairy à exterminer les Juifs par la guerre, ainsi que la décision de Nasser de fermer le détroit de Tiran pour bloquer le port d’Eilat, l’option militaire était bien la seule solution possible pour Israël.

« Notre existence n’était pas menacée (…) le fait qu’on ait utilisé cette peur en dit long sur le gouvernement Israélien » affirme pourtant Amira Hass.

Selon Nurit Peled-Elhanan, « l’unique raison du déclenchement de la Guerre des Six Jours est que nos généraux ont estimé que l’armée égyptienne était très faible et que c’était le moment d’attaquer et de conquérir des territoires, c’est la vérité (…) mon père l’a dit tout de suite ».

Si son papa l’a dit..

Suite à la décision du roi Hussein de Jordanie d’entrer également en guerre aux côtés de l’Egypte contre Israël en 1967, l’Etat hébreu, en état de légitime défense, a pris militairement le contrôle de la Cisjordanie et de Jérusalem.

Mais pour Gideon Levy, la conquête de Jérusalem a été « une orgie nationaliste et religieuse ». Plus mesuré, Elie Barnavi estime qu’il s’agissait d’une « conquête romantique ».

Eli Barnavi accuse ensuite directement Shimon Perez d’avoir été complice de l’installation du Rabbin Moshe Levinger en mars 1968 à Hébron, estimant qu’il y avait « dans le parti travailliste un courant plutôt extrémiste ».

Qualifiée de seul homme du gouvernement Ben Gourion, Golda Meir, elle aussi, en prend pour son grade. C’est une certitude pour Amira Hass : « Golda Meir a dit beaucoup de bêtises, par exemple que les Palestiniens n’ont jamais été un peuple ».

Bref, tous pourris ces dirigeants israéliens d’après le documentaire..

En conclusion, l’UPFJ considère que les réalisateurs Blanche Figer et William Karel ont produit un documentaire clairement antisioniste, particulièrement malhonnête et polémique envers Israël.

En diffusant un tel reportage et en le présentant de surcroît comme limpide et mesuré, bannissant la polémique au profit de la compréhension, Arte a participé à la diffusion dans la société française de l’antisionisme qui est une forme d’antisémitisme.

C’est pourquoi l’Union des Patriotes Français Juifs dépose plainte auprès du CSA contre la chaîne Arte pour la diffusion de ce reportage.

Recevez, Monsieur Le Président du CSA, mes salutations les plus cordiales.

Michel Thooris, président de l’UPFJ.