Affaire Sarah Halimi : pourquoi ce n’est pas un crime antisémite ?

sarah halimi

A Paris, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Sarah Halimi, une femme juive orthodoxe de soixante-cinq ans est violemment attaquée à l’intérieur de son domicile par son voisin, le nommé Kobili Traoré.

Notre soeur est rouée de coups sur son balcon aux cris de Allahou Akbar avant d’être défenestrée par Traoré.

Opportunément interné dans un hôpital psychiatrique au lendemain des faits bien qu’il n’ait aucun passé psychiatrique, le terroriste sera mis en examen le 10 juillet pour un simple homicide volontaire sans circonstance aggravante.

La magistrate ne retient ni la préméditation ni le caractère antisémite de l’agression. Le parquet de Paris a demandé à la cour d’appel de trancher le débat quant au caractère antisémite du meurtre de Sarah Halimi.

Le résultat d’une expertise psychiatrique a indiqué que Kobili Traoré avait agi sous le coup d’une bouffée délirante provoquée par une consommation excessive de ­cannabis. Selon ce même document cité par l’AFP, l’action du meurtrier n’était cependant pas incompatible avec une dimension antisémite. Son discernement était « altéré », mais pas « aboli ». Le terroriste serait donc apte à être jugé.

Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’en matière de droit pénal, les atteintes aux personnes commises sous l’influence de l’alcool constituent une circonstance aggravante alors que présentement l’usage de cannabis semble plutôt bénéficier au terroriste pour atténuer sa responsabilité pénale et minorer la gravité des faits.

Selon la décision qui sera rendue par la Cour d’Appel, arrêt susceptible de faire Jurisprudence, les terroristes de Daech consommant du captagon pourraient ainsi voir leurs actes requalifiés et leur responsabilité pénale altérée par la consommation de cette drogue.

L’agression lundi à Sarcelles d’un enfant de 8 ans portant une kippa par deux « jeunes » [selon la sémantique politiquement correcte autorisée par la police de la pensée] a été fermement condamnée par Emmanuel Macron en personne.

Pourtant, derrière les condamnations de façade pour se donner bonne image et bonne conscience, les pouvoirs publics ont renoncé depuis bien longtemps à lutter contre l’antisémitisme.

Dans l’affaire Sarah Halimi, pourquoi l’incrimination d’acte terroriste à caractère antisémite n’a-t-elle pas été retenue ?

Pour une raison toute simple.

Kobili Traoré ne lisait pas Louis-Ferdinand Céline.

L’absence de découverte d’ouvrage de Charles Maurras lors de la perquisition de son domicile a permis de lever les derniers doutes quant au caractère antisémite du crime.

C’est confirmé. Non, Kobili Traoré n’est pas d’extrême-droite ! Et comme l’antisémitisme autre que celui d’extrême-droite n’existe pas, Traoré n’a pas pu commettre un crime antisémite. C’est aussi simple que cela.

La justice ne s’est donc pas trompée..

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