Je prends acte des déclarations de Lionel Tivoli parues ce jour dans l’édition de Nice Matin.

Je n’ai pas souhaité jusqu’à présent répondre aux attaques incessantes de messieurs Tivoli et Vardon à mon encontre.

Leur attitude irresponsable de vouloir laver leur linge sale en public en pleine campagne présidentielle est une stratégie absurde et dangereuse.

Mais la gravité de leurs affirmations nécessite aujourd’hui une réponse publique de ma part.

En ma qualité de représentant du RBM 06, j’ai été abordé en 2013 par Philippe Vardon et Benoît Loeuillet, tous deux désireux d’intégrer le RBM.

Je les ai rencontrés à de multiples reprises. Nos échanges ont toujours été cordiaux. Lors de ces discussions, Philippe Vardon et Benoît Loeuillet ont toujours affirmé avoir évolué et rompu avec leurs idées passées.

Ils m’ont décrit la mouvance identitaire niçoise comme étant composée d’étudiants en facultés et de jeunes pères de famille à la tête de startups. Je n’avais aucune raison a priori de douter de leur sincérité. Je n’enquête pas sur les gens.

Parachuté par mon parti à Carros lors des municipales 2014, j’ai effectivement rencontré des difficultés comme la plupart de mes collègues maralpins pour détecter mes 33 colistiers et boucler ma liste.

J’ai demandé à Philippe Vardon s’il connaissait des personnes à me présenter à Carros pour éventuellement les intégrer à ma liste si leur profil était compatible avec mon projet.

Suite à cette demande, Philippe Vardon m’a recontacté quelques jours plus tard pour m’informer qu’il n’avait personne à Carros mais qu’il pouvait en revanche me fournir des prestations payantes de boîtage, de collage et de tractage, prestations auxquelles je n’ai évidemment pas eu recours.

J’ai appris plus tard que les deux identitaires ayant participé aux municipales 2014 à Carros avaient milité pour l’élection du maire actuel Charles Scibetta ; l’un comme colistier, l’autre comme directeur de campagne.

Lors des départementales et des régionales 2015, les identitaires ont été intégrés au dispositif local de campagne à la demande de certains cadres du siège. J’ai donc travaillé avec eux dans une ambiance toujours courtoise et constructive.

Il me semble utile de préciser que disposant de très peu de temps libre, lorsque je dis « travailler », il s’agit en réalité d’un peu de bénévolat local.

Comme l’affirme Lionel Tivoli, j’ai effectivement été consulté pour la constitution de la liste FN des Alpes-Maritimes aux régionales que ce soit localement ou au niveau national par Marion notamment.

S’il est exact que je n’ai pas bloqué dans un premier temps la candidature de Benoît Loeuillet en septembre 2015, Lionel Tivoli oublie de raconter à Nice Matin la suite de l’histoire et m’oblige aujourd’hui à la dévoiler pour rétablir la vérité.

A l’approche du premier tour des régionales 2015, j’ai été contacté par des militants qui m’ont mis en garde contre Benoît Loeuillet au motif que ce dernier vendait à la librairie du Paillon des ouvrages nazis et révisionnistes ainsi que des souvenirs de cette époque.

J’ai alors directement évoqué ce sujet avec messieurs Tivoli, Vardon et Bettati. Mais pour eux, Benoît Loeuillet étant libraire, ce dernier avait parfaitement le droit de vendre ce type d’ouvrages. Toujours selon eux, ce n’était pas parce qu’un libraire vendait des livres négationnistes qu’il était lui-même révisionniste.

Si cet argument est juridiquement valable, il est moralement douteux.

Lionel Tivoli, Philippe Vardon et Olivier Bettati ont décidé malgré tout de maintenir Benoît Loeuillet en position éligible sur la liste. Je m’y suis personnellement opposé en proposant d’autres personnes à la place de M. Loeuillet en éligibles. Mais mon avis n’a pas été retenu.

Lors de la législative partielle 2016 à Nice, Lionel Tivoli a totalement passé la main aux identitaires pour gérer la campagne de monsieur Bruti. Benoît Loeuillet a alors été promu mandataire financier et Philippe Vardon, directeur de campagne du candidat Bruti.

Cette législative partielle a été émaillée d’incidents particulièrement graves notamment sur le volet financier, Michel Bruti et sa suppléante en ayant été les premières victimes.

Devant l’immobilisme de la fédération, j’ai avisé en mai 2016 plusieurs personnes au siège du FN à Nanterre du danger pour notre mouvement d’exposer autant médiatiquement Philippe Vardon et Benoît Loeuillet et de leur laisser ainsi carte blanche localement, surtout en sachant le type de ventes litigieuses effectuées par M. Loeuillet à sa librairie du Paillon.

Lionel Tivoli, Philippe Vardon ainsi que les autres personnes informées des activités de Benoît Loeuillet à la librairie du Paillon auraient très bien pu a minima, demander à Benoît Loeuillet de cesser de vendre ce type d’ouvrages maintenant qu’il était conseiller régional FN.

Mais rien n’a été fait. Ne dit-on pas ; qui ne dit mot consent ?

Les propos négationnistes de Benoît Loeuillet dévoilés dans le reportage de C8, même si le procédé journalistique est discutable, ont été pour moi la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Tout ce tapage médiatique aurait largement pu être évité avec un peu de bon sens. De surcroît, je ne crois plus une seule seconde à la prétendue évolution de Philippe Vardon qui avait parfaitement connaissance du type d’ouvrages vendus dans l’arrière boutique du Paillon et qui ne pouvait ignorer l’idéologie de son meilleur ami. C’est pourquoi je suis sorti de ma réserve en toute liberté n’étant ni salarié politique ni ne vivant d’un mandat électif.

Enfin, sur la gestion de la fédération FN06, l’expulsion violente de militantes historiques du FN, dont certaines âgées, venues simplement bénévolement préparer à la permanence la tenue des bureaux de vote pour la présidentielle de Marine, en dit long sur les motivations et les méthodes de la hiérarchie de Bryan Masson, à savoir messieurs Tivoli et Vardon.

L’objectif de Lionel Tivoli n’est pas de rassembler pour Marine mais au contraire d’exclure l’ensemble des militant(e)s soupçonné(e)s de ne pas être sur la ligne politique des identitaires.

Philippe Vardon l’encourage localement dans cette opération d’épuration en jouant les gros bras, en témoignent les propos de Bryan Masson qui menace les militantes dans le reportage de C8 « d’aller chercher Philippe si elles ne dégagent pas de la permanence ». Ce même Bryan Masson qui considère que les jeunes FNJ sont « des tapettes ».

Pour rappel, je ne suis pas un dissident du FN. Je suis toujours membre du comité central et représentant du RBM dans le département contrairement à ce qu’affirme Lionel Tivoli à la presse. Les véritables dissidents sont ceux qui salissent notre mouvement et ses valeurs, ce qui n’est pas mon cas.

Enfin, je trouve paradoxal de critiquer certaines méthodes journalistiques d’investigations et dans le même temps d’utiliser des courriels privés et confidentiels de manière publique pour faire entendre sa petite musique. Mais contrairement à certains, je n’ai rien à cacher, mon action au sein de la fédération FN 06 ayant toujours été transparente et cohérente.

Michel Thooris, président de l’Union des Patriotes Français Juifs, membre du comité central du FN et conseiller municipal de Carros.