« C’est un assassinat politique. Mais ce n’est pas moi seulement qu’on assassine, c’est l’élection présidentielle. C’est le vote des électeurs de la droite et du centre qui est fauché. (…) C’est la voix de millions d’électeurs qui est muselée » a réagi François Fillon suite à sa convocation le 15 mars prochain devant les juges d’instruction en vue de sa mise en examen.
François Fillon est-il coupable ? A-t-il durant des années employé ses proches de manière fictive ? S’en est-il mis plein les poches ?
Impossible en l’état de le dire. Mais une question se pose ; comment se fait-il que ces affaires sortent maintenant ?
Les faits reprochés à François Fillon sont anciens et auraient été commis durant de nombreuses années. Et comme par hasard, personne ne s’est aperçu de quoi que ce soit jusqu’à ce que François Fillon soit aux portes du pouvoir.
Deux hypothèses sont envisageables dans l’affaire Fillon.
Soit François Fillon n’a pas commis d’irrégularité au sens de la loi. Dans ce cas, il s’agit bien d’un assassinat politique orchestré. Et à qui profite le crime ? Aux gauchistes, y compris à ceux qui peuplent le parti les Républicains et qui ne rêvent que d’une seule chose ; faire revenir Alain Juppé et ainsi se débarrasser d’un candidat jugé trop à droite.
Soit François Fillon est bien coupable. Et dans ce cas-là, cela signifie que le système a fermé les yeux durant des années sur les magouilles de Fillon. Pire, cela veut dire que le système est complice des agissements délictueux de François Fillon, que la corruption dans le monde politique est généralisée. Que les politiciens ne risquent des poursuites judiciaires seulement si leur ambition politique personnelle déborde sur celle de leurs collègues.
Car finalement qu’a fait Fillon ? Il a employé, comme un tiers des parlementaires, ses proches.
Et pourquoi se gêner quand la loi l’autorise ?
D’ailleurs, qui vote les lois ? Les parlementaires, non ? Et comme souvent, les parlementaires se votent des lois pour eux-mêmes.
Les marchés publics sont soumis à appels d’offres mais pas l’embauche des attachés parlementaires, est-ce normal ?
C’est évidemment la porte ouverte à toutes les dérives. Car il est tout simplement impossible de prouver le caractère réel ou fictif de l’emploi de l’un de ses proches.
Même si l’épouse de François Fillon était mère au foyer sur le dos du contribuable, comment savoir si elle travaillait réellement sur des dossiers à son domicile ou si elle passait ses journées chez l’esthéticienne ou devant la télé ?
En réalité, l’affaire Fillon éclabousse l’ensemble de la classe politique française. Le véritable scandale, ce sont les privilèges exorbitants accordés aux parlementaires. Ces gens-là peuvent tout se permettre, tout faire, sans pratiquement n’être jamais inquiétés.
L’immunité parlementaire est une honte. Pourquoi un élu bénéficierait-il d’une quelconque protection supplémentaire par rapport à un citoyen d’en bas ? De quelles menaces particulières un parlementaire devrait-il être protégé plus qu’un autre citoyen ? De la justice ?
Il est temps de supprimer le Sénat, de réorganiser l’Assemblée Nationale, de revoir les salaires des députés à la baise, d’imposer le recrutement d’assistants parlementaires sur appels d’offres, d’instaurer le mandat unique de député et naturellement de supprimer l’immunité de ces élus qui doivent redevenir des justiciables comme les autres.
La campagne présidentielle 2017 est la pire qu’ait connu la cinquième République.
Où est le débat projets contre projets ?
Ce sont désormais les affaires qui dictent l’opinion publique et conditionnent le vote futur des Français, plus les idées.
Dans ce contexte, que reste-t-il de notre démocratie ? La vie politique française s’est transformée en une sorte d’émission de télé-réalité grandeur nature qui délecte la ménagère de moins de cinquante ans.
Comme par hasard, les affaires visent principalement François Fillon et Marine Le Pen, les deux candidats les plus à droite sur l’échiquier politique. Mais à ce stade, peut-on encore parler de hasard ?
UPFJ. Tous droits réservés.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.