La paix entre Israël et les Palestiniens ne passe plus nécessairement par une solution à deux Etats

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« Je regarde [la solution à] deux Etats, [à] un Etat, et si Israël et les Palestiniens sont contents, je suis content avec ce qu’ils préfèrent (…) Les deux me vont. J’ai pensé pendant un temps que [la solution des] deux Etats avait l’air d’être la plus facile des deux mais, honnêtement, si Bibi [le surnom de Benyamin Nétanyahou] et les Palestiniens, si Israël et les Palestiniens, sont contents, je serai satisfait avec celle qu’ils préfèrent » a déclaré le président américain Donald Trump lors de la réception de Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche le 15 février.

Le défi majeur pour Israël est triple.

1° Permettre aux populations juives de vivre en sécurité chez elles à l’intérieur des frontières de l’Etat hébreu sur la terre de leurs ancêtres à Jérusalem Est et dans les régions de Judée et Samarie.

2° Conserver un Etat à majorité juive selon l’esprit de ses pères fondateurs ; Theodor Herzl, Zeev Jabotinsky et David Ben-Gourion.

3° Conserver le caractère démocratique d’Israël avec une Knesset dont les députés sont élus au scrutin proportionnel.

En l’espèce, ni la solution à « un Etat », ni la solution à « deux Etats », au sens stricto sensu, ne parviendraient à réaliser ces trois conditions.

La solution à « deux Etats » à la sauce des accords d’Oslo est, en tout état de cause, totalement impossible.

Premièrement, les négociations ne doivent pas se concentrer uniquement sur Jérusalem Est et la Judée Samarie mais doivent aboutir à une solution globale incluant Gaza, ce qui ne sera jamais le cas puisque les négociations conduites par la communauté internationale avec l’Autorité Palestinienne écartent des pourparlers une majorité de Palestiniens se rangeant derrière la bannière du Hamas.

Dès lors, que vaudrait un accord qui ne serait pas reconnu par le Hamas ?

Si on voulait un interlocuteur légitime, il faudrait organiser de nouvelles élections législatives dans les villes à majorité palestinienne en Judée Samarie et à Gaza. Mais attention, le Hamas sortirait probablement grand vainqueur de ce scrutin et reléguerait un Mahmoud Abbas, déjà très affaibli, au second plan.

Il serait alors inenvisageable moralement et politiquement de négocier quoi que ce soit avec une organisation terroriste comme le Hamas.

Deuxièmement, aucun Juif ne peut être expulsé de son logement à Jérusalem Est ou en Judée Samarie, c’est là un principe absolu. La présence juive sur ces terres remonte à la nuit des temps. Elle est tout à fait légitime.

Quid des frontières de 1948 alors ? Ce découpage est identique à celui de l’Afrique lors de la décolonisation. Des technocrates ont tiré des traits sur une carte dans l’urgence et selon les intérêts géostratégiques et géopolitiques du moment.

Les pères fondateurs d’Israël n’étaient pas en mesure à l’époque de mieux négocier, la reconnaissance d’un Etat Juif à l’ONU relevant déjà du miracle.

Par la suite, les territoires dits « annexés » n’ont pas été volés mais conquis en réponse à des guerres remportées par Israël.

De surcroît, les terres en territoire conquis sur lesquelles ont été construites les implantations ont toutes été achetées à des Palestiniens désireux de vendre. Aucune parcelle n’a été volée. Tous les terrains ont été achetés et payés aux prix fixés par les vendeurs palestiniens.

La solution à « un Etat » pose quant à elle une question majeure ; celle de la conservation d’une population à majorité juive en Eretz.

Dès lors, un status quo permettant aux populations juives d’acheter des terres à Jérusalem Est et en Judée-Samarie, pour s’y installer et y vivre, peut constituer une troisième voie dans un contexte régional et géopolitique très incertain.

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