François Hollande pulvérise la Justice

justice

Dans le livre de propos rapportés Un président ne devrait pas dire ça, François Hollande attaque violemment l’institution judiciaire en ces termes : « cette institution, qui est une institution de lâcheté… Parce que c’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique… ».

Quoiqu’on pense de la Justice française, ces propos sont tout simplement hallucinants.

Comment les Français peuvent-ils encore respecter les décisions de justice rendues lorsque le président de la République en personne dévalorise à ce point cette institution ?

Si la Chancellerie est aussi pourrie que le chef de l’Etat veut bien le dire, pourquoi n’a-t-il rien fait durant cinq ans pour la réformer ?

Pire, François Hollande qui éructe contre la Justice, ne porte-t-il pas la responsabilité de ce qu’il dénonce en ayant confié la place Vendôme à Christiane Taubira ? N’est-ce pas elle qui a jeté un peu plus le discrédit sur ce ministère auprès de l’opinion publique par sa politique pénale absurde ?

taubirat-justice

Pourquoi François Hollande tient-il de tels propos à la fin de son quinquennat ?

Calculs politiciens ? Il est vrai que critiquer la Justice rend toujours plus populaire qu’impopulaire dans les sondages.

Mais à bien lire, la raison semble encore plus cynique.

François Hollande ne reproche pas à la Justice son laxisme face aux terroristes, aux criminels et aux délinquants.

Le chef de l’Etat ne dénonce pas la non-exécution de centaines de milliers de peines de prison ferme prononcées.

Le président de la République ne critique pas l’influence idéologique des syndicats de gauche et d’extrême-gauche au sein de la Justice. Car c’est bien sur ces sujets là qu’une défiance s’est installée entre les Français et la Justice.

Non ! Ce n’est pas sur ces thèmes-ci que le président de la République crique à la justice.

Non ! François Hollande reproche juste à la Justice de parfois oser enquêter sur les politiciens !

Voilà ce qui ulcère le chef de l’Etat ! Que des « lâches planqués jouent les vertueux » en poursuivant des politiciens véreux !

Selon le chef de l’Etat, les politiciens seraient ainsi victimes de méchants magistrats qui « n’aiment pas le politique » et qui agiraient donc par vengeance ou par jalousie contre cette sacro-sainte classe politique française parfaitement honnête et au-dessus de tous soupçons.

A ce propos, toutes les réformes pénales donnant toujours plus de droits aux suspects et assurant une certaine forme d’impunité aux voyous servent certes la racaille mais elles bénéficient tout autant aux politiciens mis en cause dans des affaires.

Finalement, les politiciens ne votent-ils pas pour eux-mêmes toutes ces lois laxistes, au cas où ?

Le véritable problème de la justice est avant tout un manque de moyens et le droit en vigueur. Comment incarcérer plus alors que les prisons sont saturées et qu’aucun gouvernement n’a voulu en construire ?

Les magistrats appliquent le droit. Qui a voté des lois favorables aux voyous ? Qui au nom des libertés et des droits de l’homme refuse d’incarcérer les Djihadistes ? Qui passe son temps à critiquer les services de police et de justice accusés d’être trop répressifs ? Qui a fait du principe d’alternatives à la détention une religion d’Etat pour ne plus mettre en prison la vermine ? L’Union Européenne, la gauche et la droite française ainsi que les Islamo-gauchistes, non ?

Comme partout, il y a probablement des magistrats lâches et planqués au sein de la Justice mais il y a aussi des magistrats courageux qui font le job dans des conditions particulièrement difficiles.

Plutôt que de cracher sur la Justice en fin de mandat, François Hollande aurait mieux fait d’agir et de mettre en oeuvre durant son quinquennat les réformes nécessaires pour faire évoluer cette institution.

Or, le président de la République et le gouvernement de Manuel Valls ont passé leur temps à nous rabâcher qu’au nom de l’Etat de droit, on ne peut pas incarcérer les Djihadistes et qu’on doit sagement attendre que les terroristes passent à l’acte, libertés obligent.

Durant cinq ans, les socialistes ont passé leur temps à donner des leçons de morale aux Français sur les libertés et l’accueil des clandestins mais au fond ils n’ont aucun respect pour les prétendues valeurs dont ils affirment être les gardiens.

Car lorsqu’on crache ainsi sur la Justice, ne crache-t-on pas aussi d’une certaine manière sur l’Etat de droit ?

UPFJ. Tous droits réservés.