« Manuel Valls en voyage en Israël, c’est une erreur politique » car « sa place est aux côtés des Français » a estimé Bruno Le Maire, candidat à la primaire Les Républicains lors du Grand rendez-vous d’Europe 1.
Bruno Le Maire, en l’espèce, n’a pas tout à fait tort. Selon l’adage consacré, le gouvernement français ferait mieux de balayer d’abord devant sa porte avant d’aller donner des leçons de paix au Proche-Orient au moment où la France est en déliquescence.
A la guerre contre le terrorisme, loin d’être gagnée, s’ajoutent des violences sociales particulièrement graves et inacceptables. Le chômage de masse s’accentue quotidiennement. L’identité française se dissout chaque jour un peu plus dans un mondialisme sauvage.
Des Mollenbeek français où l’Etat de droit est piétiné, prospèrent un peu partout sur le territoire de la République.
Alors oui, que Manuel Valls commence par pacifier la France et s’occuper des Français avant d’aller s’ingérer dans les affaires des autres.
Lors de ce déplacement en Terre Sainte, Manuel Valls aura soufflé le chaud et le froid.
Le premier ministre aura pris ses distances avec le boycott et la menace de son collègue socialiste Laurent Fabius, qui avait affirmé fin janvier dernier, qu’en cas d’échec de l’initiative française il faudrait « que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant l’État palestinien ».
Parallèlement, Manuel Valls a déclaré dans le quotidien palestinien Al-Ayyam que l’arrêt de la colonisation israélienne était un « impératif ».
Lors de sa rencontre avec son homologue palestinien Rami Hamdallah à Ramallah, Manuel Valls a déclaré en petit comité : « si l’objectif, c’est deux Etats, mais si l’Etat palestinien est mité (par les colonies israéliennes), avec des territoires qui n’ont plus la capacité de se développer parce qu’il y a le mur (de séparation israélien), ça ne sera pas viable ».
« Cette fois-ci, (M. Netanyahu) n’échappera pas à la communauté internationale », a estimé Rami Hamdallah ajoutant que le premier ministre israélien « cherchait à gagner du temps ». « De tels pourparlers ont lieu depuis 20 ans », a-t-il dit.
Durant ce déplacement, tout le monde s’est bien gardé d’évoquer la question de Gaza, y compris monsieur Valls.
Pourtant, point de colonisation à Gaza, les 6000 Juifs repartis dans les 21 implantations ayant été évacués en totalité à l’été 2005.
Problème ? Un an après le retrait d’Israël de la bande de Gaza en 2006, le Hamas a balayé démocratiquement dans les urnes le Fatah de Mahmoud Abbas. L’organisation terroriste Hamas, plébiscitée par les Gazaouis, en a profité pour évincer le Fatah qui n’existe plus dans la bande Gaza.
Ainsi, l’Autorité palestinienne, n’a aujourd’hui d’autorité que dans les villes palestiniennes de Judée-Samarie, autorité qui décroît dangereusement chaque jour un peu plus au profit des islamistes du Hamas.
A titre d’exemple, le mercredi 27 avril 2016, l’université de Bir Zeit située au nord de Ramallah, a de nouveau donné sa préférence à la liste affiliée au Hamas lors des élections étudiantes. L’institution palestinienne la plus prestigieuse, qui accueille 12 000 étudiants, a placé en tête le bloc islamique avec 45 % des voix. Son frère ennemi, le Fatah, n’a recueilli que 40 % des suffrages contre 11 % pour le FPLP.
Depuis les dernières élections législatives palestiniennes en 2006, une décennie s’est écoulée. Si demain de nouvelles élections étaient organisées, il n’est pas inenvisageable que le Hamas les remporte, y compris en Judée-Samarie (Cisjordanie).
Le processus de paix est à l’évidence bien plus complexe que la simple question de la colonisation juive en Judée-Samarie ou de la barrière de sécurité comme le laisse penser monsieur Valls. L’instabilité politique particulièrement forte chez les Palestiniens et le risque de voir rapidement le Hamas supplanter un Fatah de plus en plus affaibli en Judée-Samarie (Cisjordanie) sont des éléments à intégrer aux réflexions.
Autre temps fort du voyage de M. Valls, son recueillement à Jérusalem sur les tombes des victimes d’actes antisémites en France ; Ilan Halimi, les victimes de Mohamed Merah ainsi que les victimes de la prise d’otages meurtrière de l’Hypercacher à Paris en janvier 2015.
« Beaucoup d’entre vous, après les mots qu’on a entendus dans Paris, ‘Mort aux juifs’, ont considéré peut-être qu’il leur fallait partir », a reconnu le premier ministre. « C’est, pour la France, un déchirement de voir partir ses enfants. Pendant trop longtemps, la France n’a pas su prendre la pleine mesure de l’angoisse dans laquelle vivaient les Français juifs. Pendant trop longtemps, nous avons été quelques uns à prêcher. »
L’UPFJ ne doute pas de la sincérité de cet hommage rendu par le premier ministre français aux victimes du terrorisme.
Mais malheureusement, il est plus facile de venir saluer la mémoire des morts plutôt que de les protéger de leur vivant contre la barbarie islamiste.
Si les islamo-gauchistes n’avaient pas, au nom de la non-stigmatisation, refusé de combattre l’islamisme, entretenant ainsi eux-mêmes l’amalgame insupportable entre musulmans et terroristes, ces morts auraient peut-être pu être évités.
Que fait le gouvernement de monsieur Valls contre les Français qui rentrent d’Irak ou de Syrie après avoir participé aux exactions particulièrement inhumaines commises par l’Etat Islamique ? Rien ou presque. Et demain, lorsqu’il y aura une nouvelle tuerie, qui en portera la responsabilité ?
La priorité de monsieur Valls et de son gouvernement devrait être de s’occuper des problèmes de la France et des Français et de défendre les intérêts de la nation plutôt que de s’ingérer dans un conflit dont il semble mal maîtriser tous les tenants et les aboutissants.
UPFJ. Tous droits réservés.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.